dimanche 8 février 2009

L'intelligence doit être au service de l'humanisme et non de "l'économisme".

Publié sur Science2 (blog de Libération)

l'intelligence doit être au service de l'humanisme et non de "l'économisme".

Je pense que ces deux systèmes sont conciliables si le second est le produit du premier. Or depuis la réforme LMD, puis les créations des agences AERES et ANR, puis la loi LRU qui est le point d'appuis des décrets qui vont gouverner l'enseignement supérieur et la recherche (modification du décret de 1984, création d'une agence de moyens en place du CNRS, etc..), c'est "l'économisme" qui écrit la musique. Mais dans ce cas, l'orchestre a une partition qui s'écrit au fur et à mesure des besoins et ne produira jamais d'œuvre majeur. Quant aux danseurs, enseignants-chercheurs, chercheurs, personnel technique et administratif, étudiants, ils doivent s'adapter aux orchestres qui improvisent, souvent, en fonction du vent, de l'humeur de certains princes ou de certains solistes. Le résultat est une production de bas étages, sans ambition autre que de servir les intérêts de l'économie et d'une société financiarisée à l'extrême.

Une vision à long terme, qui produirait des intelligences capables de décrypter le Monde, passé et présent, et surtout à même d'anticiper l'avenir, demande du temps, de l'argent et ... une réforme en profondeur. L'objectif est le progrès sous toutes ses formes: intellectuel, sociétal, industriel, et par voie de conséquence, économique. Afin d'y parvenir, il est nécessaire de modifier les systèmes d'acquisition et de productions des connaissances.

Voici quelques propositions:
- augmenter le nombre de formations type IUT,
- intégrer les classes préparatoires au sein des universités,
- créer un contrat de thèse de cinq ans qui inclurait une formation à l'enseignement et une formation à l'entreprise,
- réunir les organismes de recherches de même problématique en quelques structures de type CNRS (disparition du CEA, de l'ONERA, de l'INSERM etc...) dotées d'un budget propre.

Peut être qu'en se donnant les moyens, la volonté, et le courage d'y parvenir, peut être que l'on sera alors capable d'écrire des chefs-d'œuvre qui ne feront pas que danser quelques uns, mais grandir tout le monde.

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Salut, je suis Yann Girard. Je suis maître de conférences de physique à l'université Paris 7 Denis Diderot et à ce titre j'enseigne et je fais de la recherche au sein du laboratoire matériaux et phénomènes quantiques. J'ai des idées sur le fonctionnement de la recherche et de l'université, et j'aimerai les partager. Moi j'ai 44 ans. J'ai des enfants qui ont 5 et 10 ans et qui me donnent confiance en l'avenir. Mais pour qu'il soit meilleur il faut lire le présent et deviner le futur. C'est pour ça que j'ai besoin de vous. Si vous voulez partager, discuter ou proposer des idées pour que notre petit monde avance, intervenez sans scrupule dans ce microcosme virtuel.