jeudi 16 octobre 2008

Une thèse = Des compétences

Notre ministre, Valérie Pécresse, a bien lu les rapports de diverses commissions, qui défendent l'idée que le mérite doit valoir récompense.
Elle vient de proposer deux "réformes des statuts" une prime au mérite pour les jeunes chercheurs qui auraient été sélectionnés au niveau européen (ERC), et un nouveau contrat de thèse, les doctorants-conseil (auprès des entreprises).
Pour les premiers, ils se verront récompensés doublement puisque, d'une part, ils obtiennent un support financier très conséquent pour réaliser leur projet de recherches, et d'autre part, voient leur salaire augmenté, parce qu'ils ont ce support. On verra donc environ 5% des jeunes chercheurs avec un pouvoir d'achat de 50% supérieur au 95% autres jeunes chercheurs, non pas comme récompense de ce qu'ils ont produit mais sur ce qu'ils proposent de produire. Il est dommage de ne pas récompenser ceux qui produisent quelque chose, autrement que par quelques récompenses symboliques. Et d'ailleurs, faut-il être récompensé de ce que la nature nous offre ?
Pour les doctorants-conseils, il s'agit de "conseiller" les "entreprises". Comme les entreprises privilégieront les ingénieurs-docteurs, pour écouter leurs conseils originaux puisqu'en thèse, aux autres docteurs, qui n'auront pas le bagage suffisant en "culture d'entreprise" pour donner des conseils, nous verrons également 5% des docteurs vivre avec 50% de salaire en plus que les 95% autres. Le mérite viendra du fait que l'on ai un diplôme d'ingénieur et non pas que l'on réalise une bonne thèse. C'est encore a priori.

Cette logique de récompenser les gens avant que le travail ne soit fait, est une logique de projets, de valorisation du passé. Que les choses aboutissent bien ou mal, on a eu la récompense (comme le chien qui, parce qu'il est beau, mérite un sucre, avant de rapporter la balle).

Idée: créer une nouvelle thèse, unique, de cinq ans, payée 2000 euros brut par mois, qui aura trois objectifs:
passer une thèse (comme celles qui existent actuellement)
et, pour les deux années qui restent, deux choix parmi les suivants: un service complet d'enseignement, une année de post-doc, une année en entreprise (découpage temporelle possible).

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Paris, 75020, France
Salut, je suis Yann Girard. Je suis maître de conférences de physique à l'université Paris 7 Denis Diderot et à ce titre j'enseigne et je fais de la recherche au sein du laboratoire matériaux et phénomènes quantiques. J'ai des idées sur le fonctionnement de la recherche et de l'université, et j'aimerai les partager. Moi j'ai 44 ans. J'ai des enfants qui ont 5 et 10 ans et qui me donnent confiance en l'avenir. Mais pour qu'il soit meilleur il faut lire le présent et deviner le futur. C'est pour ça que j'ai besoin de vous. Si vous voulez partager, discuter ou proposer des idées pour que notre petit monde avance, intervenez sans scrupule dans ce microcosme virtuel.